Une soirée morose... [PV Rosalie]

Maison des Cullen, Samedi soir , 21h23

Carlisle avait eu une dure journée. Une longue et dure journée. Mais il n’allait pas se plaindre, cela faisait partis de son travail, et il l’avait choisis en connaissance de cause. Il aimait être médecin. Et de toute manière, il supportait la fatigue beaucoup mieux que les humains. Il n’avait même pas besoin de dormir lui. Jamais. Il était toutefois heureux lorsqu’il s’échappait de l’hôpital pour retourner chez lui et voir sa famille.

Ces derniers temps, tout le monde était sur les nerfs, et pour cause ! Entre Victoria ces attaques à Port Angeles, ils ne savaient plus où donner de la tête. La famille se posait des tas de questions, Carlisle le premier ! Il espérait ne pas mettre les siens en danger, de même que Bella, qui n’était pas encore une des leurs, et qui, de ce fait, était vulnérable…

C’est donc dans un état « fatigué » que Carlisle rentra à la maison. Celle-ci était calme et il devina immédiatement que ses membres y étaient absents. Il savait Edward avec Bella. Jasper et Alice devaient chasser de leur côté. Esmée, elle… devait être en ville. La pauvre ne devait pas s’amuser beaucoup, en restant toujours à la maison. Malgré l’heure tardive, elle devait se promener, histoire de se changer les idées. Ce qui n’était pas une mauvaise chose en soit. Si Carlisle l’avait su plus tôt, il l’aurait rejoint directement. Mais il n’était pas devin, et ne possédait aucun des pouvoirs de Alice. Il allait donc pouvoir l’attendre tranquillement, après avoir pris une douche (ça prend des douches les vampires ? ^^).

Une demi-heure plus tard, le docteur sortait de la salle de bain, une serviette autour du cou. L’ambiance avait changé et il s’aperçut de la présence d’un des siens. Rosalie, il le sut tout de suite. Après avoir fait un détour par sa chambre, il descendit les escaliers et la rejoignit dans la salle à manger. Elle était seule, étrangement. Emmett n’était pas avec elle. Et en regardant les expressions de son visage, Carlisle sut que quelque chose n’allait pas. Il s’approcha d’elle sans bruit et s’assit sur le canapé, à ses côtés. Après quelques minutes de silence, il se décida à prendre la parole :

« Quelque chose te tracasse ? »

La question pouvait sembler stupide au premier abord, mais Carlisle ne voulait pas pousser Rosalie à se confier si elle ne le désirait pas. Le passé de la blonde était douloureux, il le savait, et il arrivait qu’elle ait ses petits moments de déprime… Même si elle ne désirait pas le montrer. Il lui laissait donc le choix : si elle voulait parler, il écouterait. Dans le cas contraire, elle pouvait toujours se dérober. Cela ne lui plaisait guère, mais il n’y pouvait rien. Il n’aimait pas forcer les gens. Rosalie était peut-être la plus réticente de la famille. Elle n’avait pas les mêmes opinions que les autres. Cela se voyait surtout avec Bella. La jeune femme blonde n’acceptait pas le choix de cette dernière pour devenir vampire. Carlisle ne souhaitait à personne cet état de dépendance qu’avait les vampires. Mais il comprenait le choix de Bella. Elle voulait rester auprès d’Edward, parce qu’elle l’aimait. C’était aussi simple que ça !



Spoiler:

La réponse de Rosalie se fit attendre, comme il s’y attendait. On aurait dit qu’elle cherchait les bons mots. A moins qu’elle ne sache pas vraiment ce qui l’inquiétait réellement. C’était tout à fait possible et compréhensible. Quand enfin elle répondit, Carlisle fronça les sourcils pour ensuite hocher la tête. Il comprenait parfaitement ce qu’elle disait, car, au fonds, c’est ce qu’il pensait aussi. Cela le tracassait presque vingt quatre heures sur vingt quatre. Il ne pouvait malheureusement rien faire, à part être patient, et se méfier de tout. Préparer une quelconque attaque de Victoria, être toujours sur ses gardes. Et prier pour que Bella arrive à être transformé, sans se mettre en danger entre temps. Mais Edward était têtu. Il voulait attendre le mariage. Bella, elle, lui avait accordé jusqu’à la remise des diplômes, et Carlisle ne pouvait qu’approuver. Plus ils attendaient, plus elle était en danger. Les volturis risquaient de réaliser le pot aux roses. Ils n’avaient épargnés Bella uniquement parce qu’elle comptait rejoindre les vampires d’ici peu. Le temps pressait… Et Carlisle détestait être dans une telle situation.

« Espérons que Bella sache ce qu’elle fait… Nous devons nous tenir prêt à affronter n’importe quoi : attaque, défis, ou même une guerre ! »

Ce n’était pas très optimiste, mais il ne pouvait pas se permettre de voir la vie en rose, si elle ne l’était pas. Et puis, c’était à Rosalie qu’il parlait. S’il racontait du baratin, et essayait de la rassurer, elle découvrirait automatiquement le pot aux roses. Elle était plus maligne qu’il n’y paraît. Un bruit à l’extérieur fit relever la tête à Carlisle. Et après quelques instants d’hésitation, il préféra changer de sujet. Mieux valait ne pas pleurer sur son sort, ils n’allaient pas s’en sortir sinon ! Alors que la télé tournait en fonds sonore, il demanda :

« Emmett n’est pas avec toi. C’est étrange de voir que tout le monde est de sortie. »

C’était bien vrai. En général, lorsque tous le monde sortait, le reste de la famille était au courant. Et la plupart du temps, ils sortaient en groupe. En tout cas la nuit. Pour chasser. Il était 22H30 passé, il se demandait donc ce que pouvait bien faire les autres. Sa phrase, bien qu’elle n’était pas interrogative, lui demandait clairement si elle savait quoique ce soit à propos de la position des autres membres de la famille.
Déjà, la télévision qui diffusait les informations attira son attention :

« Cela fait déjà quelques semaines que Port Angeles est le siège d'une violence sans pareil : cambriolage, bagarre, meurtres ! Jamais le taux de criminalité n’a été aussi élevé. Les habitants commencent à prendre peur. Certains décident même de quitter la ville. Aujourd’hui encore, alors qu’un énimème corps sans vie a été retrouvé, nous… »

Carlisle poussa un soupire, préférant ne pas écouter la suite. Car il la connaissait déjà et ne souhaitait pas en entendre plus parler. Un coup de téléphone retentit alors dans le salon. A la vitesse de l’éclair, Carlisle se leva et décrocha le combinet.

« Carlisle, c’est moi. Je ne pense pas rentrer cette nuit. Je reste avec Bella, j’ai peur qu’il ne lui arrive quoique ce soit… »

En entendant la voix de son fils adoptif, Carlisle se détend un tant soit peu. Il hoche la tête, même si Edward ne peut pas le voir, et répond :

« Ne t’inquiète pas pour nous. Veille sur elle et préviens nous s’il arrive quoique ce soit. On se voit demain. »

Quelques secondes plus tard, il raccrochait. Se tournant vers Rosalie, il lui dit :

« C’était Edward. Il « dort » chez Bella ce soir… »

Tout le monde savait que les vampires ne dormaient jamais, mais c’était une façon de parler. Carlisle retourna à sa place initiale et s’assit sur le canapé.

Rosalie respectait beaucoup Carlisle pour son calme, et sa maitrise de soi même. Elle savait qu'elle pouvait avoir une confiance totale en lui mais ne voulait pas lui faire part de ses problèmes pour lui causer encore plus de soucis alors qu'ils étaient beaucoup moins importants que ce qui ce trouvait en première ligne et qui touchait toute la famille. Rose écouta avec Carlisle l'annonce aux informations qui ne lui plaisait pas plus qu'à son père adoptif. Elle ne supportait pas entendre des infos pareil car elle était quasiment sûr de l'origine de ce taux de criminalité.

" Que pouvons nous faire pour ces problèmes à Port Angeles ?? Ne devons nous pas intervenir ? "

Rosalie se demandait si Alice avait eu une vision concernant les problèmes qui touchait Port Angeles et savoir si elle avait une idée du futur grâce à ses visions. Elle lui demanderai à son retour de la chasse.

" Pour répondre à ton autre question, Emmett est parti chasser avec Jasper et Alice ce soir car je n'avais pas la tête à ça. Ils ne vont pas tarder à rentrer à la maison d'ici peu. Où est Esmée?? "

Rosalie était quelqu'un qui semblait assez froide mais elle se souciait beaucoup des membres de sa famille et aimait savoir où ils étaient et n'aimait pas les savoir seul car Victoria pouvait être redoutable. Elle s'était déjà battu contre cette rouquine pleine de rencoeur et de haine envers les Cullen's et en particulier envers Edward qui a tué ses proches.

" Que pouvons nous faire Carlisle ? "

Rosalie n'aimait pas rester là sans rien faire quand elle savait ce qu'il se passait là bas et elle savait trés bien que des vampires étaient derrière tous çà.

Les informations ne semblaient pas rassurer Rosalie, pas plus que Carlisle, et cela était bien normal. Ils étaient tous dans le même panier. Ils étaient une famille, ils formaient une famille. Et les familles étaient toujours unis dans l’adversité. Depuis les événements passés avec Victoria, Rosalie semblait s’être un peu rapprocher des autres, désireuse d’être utile et d’aider les autres. Carlisle lui en était reconnaissant. Il avait besoin du soutien de tous, et si ses enfants se mettaient à se battre entre eux, ils étaient totalement perdus !

" Que pouvons nous faire pour ces problèmes à Port Angeles ?? Ne devons nous pas intervenir ? "

Si bien sur, pensa Carlisle en soupirant légèrement. Se passant une main sur le visage, les yeux toujours fixés sur l’écran de télévision, il réfléchissait. Ils devaient intervenir, mais comment ? Il avait peur qu’il s’agisse d’un piège. Quelqu’un cherchait à les faire sortir de leur « tanière », à les pousser à bout. Quelqu’un leur lançait un défis. Ils savaient tous de qui il s’agissait, mais préférait parfois ne pas le dire à voix haute. Après quelques minutes de silence, il se tourna vers sa fille et répondit :

« Je pense que nous devrions nous relayer pour faire des rondes à Port Angeles. Il faut nous tenir au courant de ce qu’il se passe réellement. Nous devons aller voir cela de nos propres yeux. J’y ai déjà beaucoup réfléchi ces derniers jours… et c’est probablement la seule solution. J’en parlerai aux autres lorsqu’ils rentreront… »

Sur quoi elle lui apprit où se trouvaient les autres en question. Partis en chasse, comme il s’en doutait. En revanche, elle ne savait pas ou était Esmée, et cela l’inquiétait, car lui non plus n’en avait aucune idée. Il ne pouvait que supposer. Il était rare que sa femme quitte la maison sans rien dire. Il espérait se faire du soucis pour rien.

« Je ne sais pas où est Esmée. Je pensais qu’elle était sortie pour faire des courses, mais il est un peu tard à présent… Espérons qu’elle rentre bientôt… »

Il accompagna sa tirade d’un coup d’œil vers l’horloge murale du salon. Il se faisait vraiment tard. Carlisle ne serait rassuré que lorsque toute sa famille sera rentré à la maison. Il savait ses enfants forts. C’était des vampires après tout ! Mais avec les événements actuels, il fallait être prudent, et ne pas tenter le diable !

" Que pouvons nous faire Carlisle ? "

A la question de Rosalie, il resta de nouveau silencieux un moment, choisissant soigneusement ses mots. Finalement, il secoua la tête et dit :

« J’avoue que je ne sais pas trop. Je me sens totalement impuissant dans ce genre de situation. Il faudrait qu’on en parle tous ensemble en prenant en compte chaque possibilité. Nous devrions parler avec Bella aussi… Elle est presque plus impliquée que nous dans cette histoire… »

Et c’est pour cette raison que Carlisle se savait plus tranquille en sachant Edward à ses côtés pour la nuit. Rien ne pouvait lui arriver tant qu’il était avec elle. Edward ne lui laisserait rien arriver, il en était certains.

Rosalie n'était pas désemparée mais ne voulait pas prendre de décision seule et avait mis longtemps pour se plier au choix de la famille pris en commun tous ensemble alors qu'elle avait évolué toute seule jusqu'à son arrivée au sein de la famille Cullen. Elle n'aimait pas savoir sa famille dehors comme çà avec de tels problèmes qui se profilait. Esmée n'avait donné aucune nouvelle. Rosalie se leva de sur le canapé entamant les cents pas dans la salon attendant avec impatience l'arrivée de sa famille. Elle regarda Carlisle qui était figé face à la télévision en train de penser aux problèmes. Rosalie s'était calée contre la baie vitrée espérant voir apparaitre un des membres de sa famille. Aprés quelques minutes d'attente et rien à l'horizon, elle se tourna de nouveau face à son père en passant ses cheveux derrière la tête.

" Tu veux que je sois la première à m'y rendre ?? Il se trame quelque chose de vraiment important je pense Carlisle et nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre et de laisser mourrir autant de personne. "

Rosalie n'aimait pas se sentir impuissante et surtout pas coincer dans sa maison à attendre que le temps passe ou qu'il se passe quelque chose. Elle avait toujours un peu de mal à se plier aux décisions familiales qui prenaient du temps au lieu d'agir de suite. Elle était consciente de son impulsivité et essayait de se contrôler mais cela n'était pas facile par moment. Attendant la réponse de son père qui ne venait pas, elle se tourna de nouveau face à la baie vitrée pour laisser passer le temps un maximum mais cela commençait à lui taper sur le système. Elle retourna s"asseoir ensuite en se jetant dans le canapé essayant de faire réagir Carlisle.

" Puis avoir une réponse de ta part s'il te plait ?? Je n'aime pas ton silence, cela n'est pas trés rassurant et moi je ne sais pas quoi faire, alors dit quelque chose ..."

Rosalie s'était un peu emportée mais ne supportait plus le silence qui planait dans la pièce depuis maintenant presque une demi heure.

Carlisle regarda silencieusement sa fille adoptive se lever du canapé et rejoindre la baie vitrée. Elle s’y adossa et ses yeux se perdirent vers l’horizon, espérant surement voir un membre de la famille rentrée. Le médecin espérait secrètement la même chose mais ne voulait pas montrer son inquiétude. Cela ne pouvait qu’inquiéter Rosalie encore plus.

" Tu veux que je sois la première à m'y rendre ?? Il se trame quelque chose de vraiment important je pense Carlisle et nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre et de laisser mourir autant de personne. "

A présent, elle lui proposait d’être la première à aller à Port Angeles pour faire la ronde. A vrai dire, il n’aimait pas beaucoup cette idée. Il savait Rosalie forte, mais son principale défaut était qu’elle s’emportait vite. Elle n’était pas encore assez prudente à son gout. La laisser aller seule n’était peut-être pas une bonne idée, du moins, c’est ce qu’il pensait. Il devrait peut-être demander à Emmett de l’accompagner. Elle n’allait surement pas aimer cette idée mais ce n’était pas grave. Il n’allait pas la laisser aller seule dans cette situation. A deux, les risques étaient minimisés.

Il n’allait pas prendre une décision à la légère. Il voulait dans un premier temps en parler avec les autres. Attendre qu’il rentre. Le silence s’était donc éterniser. Ce qui ne plaisait pas à Rosalie qui le rejoignit de nouveau sur le canapé et levait la voix pour le faire réagir.

Le vampire soupira et se laissa aller contre le dossier du canapé. Il ferma un instant les yeux avant de dire :

« Je préférai que tu y ailles avec Emmett, si tu souhaites vraiment y aller en première. Mais avant de prendre une telle décision, il vaut mieux en parler avec les autres. Ils ne devraient pas tarder à rentre… »

Comme pour répondre à sa remarque, un bruit à l’extérieur le fit se redresser. Il fut rassuré et s’autorisa un petit sourire. Les yeux dans ceux de Rosalie, il dit :

« Esmée vient d’arriver… »

Quelques secondes plus tard, la mère de famille faisait en effet son apparition. Elle referma la porte derrière elle, et Carlisle se leva immédiatement pour aller à sa rencontre/

« Ou étais-tu passé ?! On s’est fait un sang d’encre Rosalie et moi ! »

Il ne voulait pas l’étouffer et l’embêter dès son entrée, mais son inquiétude avait bien été réelle. Esmée posa une main sur son bras, rassurante, et avança ensuite dans le salon, en direction de Rosalie.

« J’étais sortie faire deux trois courses, mais je suis tombée sur Madame Presly. Elle m'a tenu la jambe durant des heures! Elle m’a même invité à manger chez elle, mais je lui ai répondu que vous m’attendiez tous à la maison…. »

Il y eut un petit silence durant lequel elle les regarda tous les deux à tour de rôle.

« Pourquoi ? Ce n’est pas ton genre de t’inquiéter pour le moindre petit retard… »

Tout le monde était sur les rotules en ce moment, et elle le savait très bien. Mais elle avait du sentir la tension dans la pièce, la tension entre lui et Rosalie, avant qu’elle ne pénètre à son tour dans le salon.

« Nous parlions des événements récents de Port Angeles. Je pensais qu’on pourrait y faire des rondes pour se tenir au courant et prévenir des nouvelles attaques… Rosalie s’est proposé pour y aller en première… »

Il laissa sa phrase en suspens, laissant sa fille la possibilité de rajouter quelque chose ou de le démentir. Libre à elle d’avoir ses opinions. Il n’allait toutefois pas la laisser courir de trop grands risques…